lundi 22 octobre 2012

AventureS au pluriel

Complications?  Pas pour le moment.  Voici comment je décris ce blogue.  Mais à vrai dire, à tout moment il y a complication!  Point d'exclamation oui, car mieux vaut en rire! Faut savoir être patient quand on déménage outremer!  L'administration, c'est jamais toujours jojo!  On me l'avait déjà dit que ça serait compliqué, et moi, j'arrivais la tête et le cœur remplis de rêves, sur mon petit nuage avec mon amoureux devenu mari depuis peu!  Je ne m'inquiétais guère!  Je crois qu'il n'y a pas eu un seul mois durant ma première année en terre ancestrale où je n'ai pas eu à faire avec la paperasserie administrative.  Que ce soit pour mon permis de conduire, mes rendez-vous avec l'OFII, avec la Préfecture, avec les assurances, les papiers médicaux, le notaire, le mariage, la Mairie, le Service Public..  qu'en plus je doive assurer mes suivis d'impôts québecois ET canadien, mes assurances complémentaires maladies, mon dossier d'immigration, mon titre de séjour, la Sécurité Sociale..  Et futurement (oui j'invente le mot) la descendance, trouver un emploi et une voiture et ajuster ma régularité en France, je vous le dis, vous devez avoir une putain de bonne motivation pour faire le moove!!!!!  Si on m'avait vraiment dit clairement toutes les merdes dans lesquelles j'ai du patauger, je ne sais pas si j'aurais fait le saut.  Mais une sacrée chance qu'on m'aie rien dit ou à peu près rien, car jamais j'aurais pu vivre cette belle histoire d'amour qu'est la mienne avec mon tendre époux!  Ma vie est ainsi faite, on ne me changera pas.  Je saute souvent dans les bateaux sans ceinture de sécurité, et s'il y a fuite dans la coque, je sais nager, ya pas de souci!

Nous sommes mi-fin octobre.  Je commence à voir un peu plus clair.  Je serai bientôt sur la Sécurité Sociale de mon chéri, mon titre de séjour, qui se fait attendre, devrait rentrer d'ici 2 mois (déjà 2 mois que j'attends, oui oui c'est long d'même!), mon CV est prêt et le bouche-à-oreille devrait m'aider à postuler!!

Je terminerai en disant ceci : à chaque jour suffit sa peine!  Faque j'espère bien que la fin du monde n'est pas trop prévue pour décembre c't'année parce que je tue quéqu'un.  Ou tout l'monde?  Hein?  Bref...

jeudi 16 août 2012

UNE personne

Rien de moins, rien de plus surtout..  Je devrais être heureuse, en fait je le suis, nouvellement mariée à mon chéri français, je suis une femme comblée d'être dans ses bras.  Cet homme fait tout pour rendre mon quotidien agréable et rempli de joie..  Mais aujourd'hui, je suis triste.  Rare sont mes billets où je suis (et que je partage surtout) dans un état comme celui-ci.

Après un petit mois de galère à tenter de réaliser l'impossible, c'est-à-dire notre mariage(!), samedi dernier mon nouveau mari et moi avons reçu TANT d'amour de nos amis et nos familles qu'on ne sait même pas si ça se "remet"!!!!!!!!!!  Journée remplie d'émotion où l'on se dit "oui" pour la vie accompagnés des gens que l'on aime!  Qu'ils soient présents physiquement ou non.  On nous a tous souhaité bonheur amour et joie à l'infini.  Et c'est dans une occasion comme celle-ci que l'on réalise ceux qui tiennent le plus à nous.  Et franchement, ça fait très chaud au cœur.  Des dizaines et des dizaines personnes nous entourent de positif mais une seule a réussi à mettre un nuage orageux au dessus de notre (lire mon) petit bonheur moelleux...

Je me répète, TOUS nous ont félicités, sauf une personne.  Une personne qui me tient plus particulièrement à cœur et c'est là que le couteau me déchire l'être en entier.  Je ne suis normalement pas rancunière, mais là, j'ai mal.  Mal qu'un seul être humain eut la détermination de ruiner en partie ce que devait être la plus belle journée de ma vie.  Elle fût belle cette journée, quand même.. Grâce à l'amour... une chance!

Message à cette personne : sache qu'en me punissant ainsi avec tes silences, c'est toi que tu punies aussi...

dimanche 27 mai 2012

Ma personnalité

Voilà maintenant 9 mois que je vis avec chéri dans son joli appartement dans un petit village du Sud de la France.  Je ne peux m'empêcher de comparer ce 9 mois au temps que met une femme pour concevoir un bébé!!  Mais passons, car le but de ce billet est à mille lieues d'un accouchement!  Quoique?

Donc disais-je, 9 mois.  Oui.  A ne pas trop savoir qui je suis.  Ze question philosophique : d'où je viens, qui suis-je et où vais-je?  Naaaa d'où je viens, ça va!  Où je vais, on peut figurer..  Mais qui suis-je, n'est-ce pas là LA question la plus importante?  Je me pose la question car avant d'arriver en France, je savais qui j'étais.  Une femme rigolote, un peu clown, pas gênée pour cinq cennes, sociable, avec du guts et qui ne se prend pas toujours au sérieux.  Ici, je ne me retrouve pas.  Parfois (lire tout-le-temps!), quand je rencontre de nouvelles personnes, j'ai cette impression qu'elles s'intéressent plus à mon accent qu'à ma personnalité, qui disons le, est plutôt camouflée sous ce petit accent français que je dois me donner pour me faire comprendre.  Je ne peux m'exprimer dans mes propres mots, parler jargon, juste dire "char" me ferais ressembler plus à la MlleIsabelle du Québec et non pas à celle qui doit conjuguer avec tout ces nouveaux mots.  Je dois les adapter à mon vocabulaire, faire en sorte qu'ils sortent de ma bouche de façon naturelle, mais pour l'heure, ce n'est pas le cas.  Je peux difficilement faire rire mes interlocuteurs dû à la barrière linguistique qui nous sépare.  Et vous me direz que tout deux, notre langue est le français...  je sais.

"J'ai pété mon char. Yé capoute.  Shit chu dans marde aike mes assurances man".  Quoi?  J'ai pas compris vous dites? Pfffffffff "J'ai niqué ma voiture, c'est mort.  Purée, suis pas dans la merde avec les assurances?"  Donc à chaque fois que je place un mot incompréhensible pour mon interlocuteur, je cherche dedans ma tite-tête quel serait le mot approprié pour me faire comprendre.  Et à partir de là, ce n'est plus drôle, je ne me reconnais plus.  Ô mais oui ça me revient là, je les fais rire mes interlocuteurs!  Avec mon accent québecois, même s'il ne comprennent rien!  Pour quand ce jour où je pourrai être moi-même?  Combien de temps cela prend-il pour apprendre une nouvelle langue et l'intégrer à notre personnalité propre?


jeudi 22 mars 2012

Québec je me souviens.


J'ai le syndrome d'un début de page blanche. J'ai envie d'écrire suite à mon séjour chez les miens mais dans ma tête et mon cœur, il y a de la chicane. Ils ont mal, ou du mal? Du mal peut-être à comprendre certaines choses qui l'ont à la fois blessé et tant fait de bien.

J'aime mon Québec. Comme déjà mentionné, j'ai eu raison de craindre de revoir mes rues, mon Jean-Coutu, mes vieilles habitudes. Car vous me direz que ma vie n'a pas changé, elle continue seulement. En fait c'est moi qui disais ça avant de partir en août dernier. Une façon peut-être de me rassurer que tout ira bien. Mais je dois maintenant me l'admettre, oui elle a changé. Elle a changé pour le mieux en ce qui a trait à mon amour que j'ai pour mon chéri. Un jour, une diseuse de bonnes aventures me l'avait dit: "qui prend mari, prend pays. Tu ne vivras pas au Québec longtemps". J'avais 22 ans...

Pour le reste, je me demande combien de temps prendra mon adaptation. Il y a beaucoup de matières à apprendre dans cette nouvelle école. Une école où vous êtes votre propre professeur. Des cours sur la géographie, les coutumes, l'administration, les relations interpersonnelles, le système d'éducation et médical, l'emploi, l'immigration.. enfin tout est à réapprendre. Je suis en rééducation, comme une handicapée, une accidentée de la route qui doit refaire sa vie depuis qu'elle a perdue l'usage de la parole et de ses jambes...

Alors j'ai pris "mari".. Mais le pays? Pas encore... je suis jalouse de mon chéri. Car depuis que nous sommes revenu en France, il est tout content de retrouver sa voiture, ses rues, ses magasins, ses habitudes. Comme moi le temps de mon trop court séjour au Québec. J'aurais aimé rester.. mais sans quitter mon amour. J'haïs avoir le choix... Donc ce que je dois en retenir? La vie m'offre l’opportunité de donner à mon esprit l'occasion de me dépasser, de relever de nouveaux défis et de me prouver comment j'ai toujours été fonceuse dans la vie (ce que j'ai un peu perdue depuis que je vis ici).

Deux mots : Ose et fonce.

lundi 20 février 2012

Mon beau sapin...


Il est difficile pour moi de trouver les bons mots pour exprimer et expliquer ce billet. Je viens de vivre une première dans les anales de ma banale vie. Je goûte à la douceur printanière provençale..

Je mets ma doudoune en plumes, j'enfile ma tuque et prends les 2 enveloppes posées sur la table. Direction bureau de la Poste histoire de dégourdir mes jambes et respirer le bon air. Je marche face au soleil, sans mes lunettes! Non mais qu'est-ce qui s'passe en dedans de moi là? Y fait chaud. Je commençais juste à m'habituer au froid polaire qui s’acharnait sur nous depuis 3 semaines que voilà maintenant ce doux soleil du Sud accompagné du silence tétanisant mistralien qui me frappe de plein fouet et me laisse bouche bée, voire nostalgique..

Mi-février, 13°...

Un hiver québecois, ça dure minimum 4 mois. Quatre mois à avoir frette, à se plonger dans un état de défense, un état habituel qu'on sait long! Et là? 3 semaines? Juste 3 semaines? Il me manque quelques mois à mon calendrier je crois ou j'ai passé à côté de quelque chose qui, je dois l'avouer, m'a manqué.. Pas de neige, pas de pelletage, pas de narine qui collent!!!! Pas de gadoue, pas de bruit de souffleuse, pas d'écoles fermées...

Je ne pensais pas m'ennuyer tant de MON hiver, de la beauté aveuglante des sapins recouverts de poudre blanche, de branches d'érables en hibernation sous la glace, du double de temps pour aller travailler en voiture!!! Oui c'est cool peut-être me direz vous de vivre dans un climat doux comme celui de la Provence, mais se coucher sur un tapis de neige et faire l'ange en regardant les étoiles, c'est encore plus beau... C'est quand on est séparé des choses et des gens qu'on aime qu'on se rend compte à quel point on les apprécie et qu'on s'en ennuie...

mercredi 1 février 2012

C'est à qui le p'tit coeur après 9h...

À environs un mois de mon voyage au Québec pour 10 jours, je me pose une sérieuse question : de retrouver ma famille, mes amis, mon milieu, mes grands espaces, mon "Jean-Coutu", ma rue St-Denis, mon "St-Hub" me fait peur. Peur de ne plus avoir envie de repartir, peur de me confronter encore devant un choix. Ma vie certe est avec mon chéri que j'aime du plus profond de mon cœur. Mais qu'en est-il de mes racines? En étant ici en France c'est un moindre mal puisque je n'ai pas à y faire face. Mais en débarquant de cet avion à Montréal, comment mon petit cœur (car oui selon la cardiologue, il est petit) va réagir? Et surtout, comment va-t-il prendre le re-départ?